Words4Wine, l’outil multifonctionnel pour communiquer sur le vin
Laurent Gautier (TIL, Université de Bourgogne) présentera en compagnie de Patrick Leroyer (Université d’Aarhus, Danemark) et de Christophe Decogné (PDG Société EPICURS) l’outil multifonctionnel Words4Wine à l’occasion de la table ronde Vigne et Vin.
Cette Table ronde sera l’occasion de mettre en lumière des programmes de recherche montés en partenariat, avec ou en direction des partenaires socio-économiques. C’est la 4e édition de ce rendez-vous, consacré cette année à la thématique “Vigne et vin”.
Rendez-vous le vendredi 30 septembre 2016, à partir de 15h30 à la MSH!
De quoi allez-vous parler lors de la table ronde ?
Nous allons présenter Words4Wine, qui est un outil multifonctionnel pour communiquer sur le vin. Il y aura un double éclairage sur la méthodologie appliquée grâce à Patrick Leroyer de l’Université d’Aarhus au Danemark et Christophe Decogné de la société EPICURS, qui est le partenaire avec lequel nous travaillons sur une des briques de l’outil, à savoir l’application mobile OenoGreeters.
Qu’est-ce que Words4Wine ?
Words4Wine est un système qui comprend plusieurs briques, et vise l’exploitation systématique de données lexicales sur le vin.
A partir de bases de données lexicales, nous avons imaginé plusieurs outils qui répondent à des besoins différents :
– WineProfiler permet de dresser la carte d’identité lexicale d’un vin, d’une appellation, d’un cépage, d’une zone de production… C’est une fiche d’identité lexicale, aussi bien consommateurs que professionnels.
– OenoLex, qui a été développée pour le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), est une base de représentation et d’information du lexique. Il rend compte, vin par vin, du vocabulaire employé par les consommateurs et les professionnels. Nous les mettons en regard l’un de l’autre via des entrées : soit par l’appellation, soit par le lexique et par différents niveaux : description olfactive, description gustative, accords mets-vins…
– OenoGreeters est voué à être appliqué à l’oenotourisme et vise à fournir à l’utilisateur des anecdotes et des accroches authentiques pour l’amener à visiter des points d’intérêt en lien avec le vin. Des caves bien sûr, mais aussi des cabotes, des vignes, un pressoir… L’idée est de partir, non pas du discours prototypé du tourisme des guides touristiques, mais d’anecdotes racontées par des acteurs du territoire.
– AdWine est une brique de recommandations des vins. Nous partons là aussi du vocabulaire et de profils lexicaux de consommateurs. C’est cette partie que nous sommes en train de développer avec des informaticiens de l’UMR LE2i. Il a par ailleurs été lauréat de l’appel à projets RNMSH du CVT Athéna (Consortium de Valorisation Thématique Athéna).
– WineNote est un outil d’analyse automatique des notes de dégustation que l’on trouve sur les blogs amateurs, les revues spécialisées… Et vise à déterminer automatiquement à partir du lexique utilisé si l’évaluation est positive, neutre ou négative. Elle permet ensuite de modéliser le vocabulaire qu’utilisent les consommateurs et les évaluateurs par rapport à ces avis négatifs, positifs ou neutres. C’est donc de l’analyse de sentiments (sentimental analysis) mais appliqué à quelque chose de nouveau : l’évaluation de la qualité d’un vin.
A ce jour, où en êtes-vous ?
OenoLex est complètement développé, en tant qu’outil de communication interne du BIVB. Il porte sur les vins de Bourgogne, mais la méthode est naturellement applicable et peut fonctionner pour tous types de vins.
Concernant les outils que j’ai cités précédemment, toutes les méthodologies existent. Nous pouvons les développer à la demande du client. Si par exemple, le BIVB veut passer à la vitesse supérieure pour transformer les outils d’aide à la communication interne à un module sur leur site internet… C’est faisable.
Tous ces outils peuvent être développés sous forme d’application mobile ou web, ou comme outils internes de communication. Le point commun entre chacune d’elles, c’est le fait de partir du vocabulaire usuel des professionnels mais aussi du vocabulaire généré par des consommateurs. Puis de faire le lien entre ces deux types de vocabulaires. On se rend compte que les professionnels ont plutôt un vocabulaire contrôlé, ce qui n’est pas le cas des consommateurs.
Il existe bien sûr des ontologies professionnelles et des glossaires professionnels, mais pas en partant de ce que disent les consommateurs, en consommant le vin. A l’Université d’Aarhus au Danemark, il existe une méthodologie similaire. Elle a été développée pour les tissus, à destination de l’industrie textile. Comme ils avaient déjà développé ce type de méthodologie, nous nous sommes associés à eux pour construire OenoLex.
A qui s’adresse Words4Wine ?
Il est destiné aux entreprises et aux filières professionnelles. La méthodologie développée peut intéresser les scientifiques mais le résultat concret est à destination des entreprises. On peut quand même transposer notre méthodologie de collecte de données à tout ce qui a une dimension sensorielle : alimentation, parfums, textures, ameublement… Tout ce qui a une dimension sensible et où les termes utilisés ne seront pas stabilisés d’une personne à l’autre.
Pour en savoir plus :
► Interview de Laurent Gautier sur France Bleu, au sujet d’OenoLex
► Vidéo “Réveillez les sens du vin” sur le lexique utilisé par les consommateurs de vins
► Programme de la Table ronde Vigne et vin