LA STRUCTURATION SCIENTIFIQUE
L’axe « Numérique, savoirs et pratiques » permet d’ouvrir les réflexions épistémologiques, éthiques et normatives à l’œuvre tout en ayant un regard sur les pratiques, notamment celles liées à notre plateforme Humanités Numériques : les réflexions scientifiques et méthodologiques pourront également s’enrichir, l’une de l’autre.
La MSH, lieu où les Humanités Numériques peuvent se déployer dans toutes leurs dimensions (scientifiques et méthodologiques), se doit d’être également le creuset d’une réflexion épistémologique, éthique et critique à ce sujet.
Pour ce nouvel axe, il est envisagé un séminaire pluriannuel sur les définitions des « Humanités numériques », catégorie qui est toujours en cours d’élaboration conceptuelle et qui définit à ce jour plutôt un champ d’études aux contours encore en travail, en fonction des champs disciplinaires, pour aller vers une caractérisation commune, ou sur la/ou les définition(s) des Humanités numériques dans l’ensemble des SHS et des acteurs de la plateforme de la MSH.
Les travaux menés au sein de cet axe permettront notamment d’aborder les sujets et questionnements suivants :
– la tension entre augmentation des connaissances et réponses aux problèmes de la société invite à penser (ou repenser) l’autonomie de la science. Il s’agit de prendre en compte, entre autres, les recherches et la science avec les outils numériques, la manière d’écrire de nos jours : une nouvelle étape au sein de la logique d’écriture.
– comment penser un développement des Humanités Numériques liant les problèmes épistémologiques soulevés par l’utilisation des logiciels en SHS aux problèmes éthiques d’usages des connaissances et de mobilisation des outils numériques ?
– si l’on adhère à l’idée que le Droit est langage et discours de la société sur elle-même, de plus en plus marqué par le développement du numérique, les humanités numériques peuvent donner des outils pour penser savoirs et pratiques en la matière.
– la façon dont le codage numérique peut influer les codes comportementaux, juridiques, économiques…
– en quoi la « technoscience » peut-elle « mordre » sur les SHS ?
– comment et en quoi l’économie de la connaissance, définie par les normes européennes et internationales qui consacrent comme finalité de la recherche « la connaissance au service de la société », peut-elle affecter la construction des savoirs académiques ?
– les humanités numériques contribuent-elles à redéployer les partitions disciplinaires qu’explicitent les sections du CNU, invitant à des croisements renouvelés entre savoirs, tels les sciences du langage, sciences de l’information et de la communication, sciences de l’éducation, psychologie et sciences juridiques ?
– comment penser un développement des Humanités Numériques, liant les « émotions », les problèmes épistémologiques soulevés par l’utilisation des logiciels en sciences humaines et sociales, les problèmes éthiques d’usages des connaissances et de mobilisation des « outils numériques », en particulier celle d’un creuset que constitue la MSH, pour certaines disciplines comme le droit et ses liens avec les sciences cognitives ?
– le développement du numérique, spécialement à l’appui des modes de résolution des conflits avec, notamment, la question de la « justice prédictive », de la place et des usages du « big Data » et de l’évolution des métiers que cela induit, devrait conduire à explorer ce champ de recherche grâce à une approche pluri ou interdisciplinaire, en associant également des chercheurs en mathématiques, informatiques et des ingénieurs.