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Médecine et empirisme philosophique
10 Mai 2011 au 12 Mai 2011
Programme de coopération Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG) / Villa Vigoni / Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH)
Atelier I : Médecine et empirisme philosophique
Organisé par Claire Crignon-de Oliveira
L’empirisme a une source médicale antique, la bien nommée école empirique de médecine. Ses représentants – on le sait au moins depuis les écrits de Celse et de Galien qui en ont résumé les principales thèses[2] – entendaient éliminer du discours médical et spécialement de la constitution du diagnostic, toute référence aux causes antécédentes, lointaines, cachées, pour ne considérer que les causes immédiates, « visibles », rassemblées dans des « théorèmes » et dérivées de l’ « expérience » (empeiria) par un processus d’induction (la dérivation analogique à partir de ce qui est observé : è tou omoiou metabasis). Aussi, dans la tripartition des types de connaissance héritée de la métaphysique d’Aristote – l’expérience, l’art et la science – la médecine empirique occupait en quelque sorte le plus bas niveau, celui qui est propre à la connaissance des singularités dépourvues de causes, et, ainsi systématisée, elle pouvait conduire à un scepticisme de type pyrrhonien.