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3ème Atelier de l’Empowerment : Citoyen hackeur : Enjeux politiques des civic tech
14 Sep 2017
Citoyen hackeur : Enjeux politiques des civic tech
A l’occasion de cette troisième session des Ateliers de l’Empowerment*, venez rencontrer notre invité-conférencier, Clément Mabi, maître de conférence en Science de l’Information et de la communication à l’Université de Technologie de Compiègne. Lors de cette conférence publique, il présentera une cartographie des technologies civiques, esquissées au cours de ses derniers travaux.
Civic tech kesako ?
Les civic tech sont des initiatives numériques, on parle en fait de technologie civique. Cela regroupe toutes les initiatives qui visent à impliquer les citoyens à la vie démocratique.
Quelle forme prend la civic tech au quotidien ?
Ce sont des applications numériques ou des sites internet qui proposent leurs services aux citoyens et aux collectivités ou aux institutions, dans l’objectif de développer l’action civique ou la participation aux décisions publiques.
En France, beaucoup d’acteurs œuvrent pour les technologies civiques. A l’échelle internationale, l’hexagone est même considéré comme un des précurseurs de ce mouvement. Citons quelques exemples d’initiatives mises en avant :
– Parlement et citoyens : une plateforme qui associe citoyens et parlementaires pour la rédaction de propositions de lois
– Voxe.org : un comparateur de programmes politiques permettant de sélectionner ses candidats préférés et de comparer leurs positions sur toute une série de thématiques
– Ou encore Cap Collectif, un des précurseurs du mouvement en France qui accompagne des collectivités dans leur volonté d’associer les citoyens à la prise de décision. La startup a par exemple été l’opérateur qui a organisé la consultation de la loi pour une République numérique portée par Axel Lemaire. Un premier exemple de réalisation à grande échelle.
La civic tech : un vent citoyen qui souffle sur la démocratie ?
A l’heure d’une massification de l’abstention en France, la défiance vis à vis des hommes politiques n’a jamais été aussi importante. Les acteurs des civic tech restent cependant optimistes. « Les gens aiment la politique. C’est juste qu’ils sont intéressés par les idées, pas par nos figures politiques », affirme Jérémie Paret, cofondateur de l’application Stig, « l’app de démocratie particiative ».
Le mouvement émergent de la civic tech va t-il alors réussir à bouleverser profondément les pratiques politiques et des élus et des citoyens ?
Un engouement encore timide ?
« On ne touche pas 10% de la population, mais c’est toujours mieux que dans les réunions publiques ! » Eric Hamelin, sociologue urbaniste et chef du projet Carticipe, préfère voir le verre à moitié plein. Le site, créé en 2013, consulte les citoyens sur des plans locaux d’urbanisme (PLU) que les collectivités veulent mettre en place, grâce à un système de cartographie. Concrètement, chacun peut enrichir des projets d’aménagement urbain dans son quartier en commentant les propositions des élus ou en disposant des pictogrammes correspondant à un parc, à une piscine municipale, ou à une piste cyclable. Dans la métropole lilloise par exemple, les élus ont récemment utilisé Carticipe pour un projet de piétonisation. Sur une population d’1,1 million d’habitants, 1.814 personnes ont contribué au projet et un peu plus de 2.200 idées ont été déposées. Malgré les bonnes intentions de Carticipe, « les gens restent dubitatifs », concède encore Eric Hamelin.« Ils se demandent toujours si ça va être utile, d’où l’importance de les rassurer le plus possible. » La participation reste faible et les profils, peu variés. « Le public populaire est peu enclin à s’exprimer, que ce soit de manière traditionnelle ou derrière son ordinateur. » Les rencontres physiques sont ainsi indispensables pour maintenir le lien entre citoyen et élus mais aussi pour tenter de démocratiser ces nouveaux outils. « Il faut faire beaucoup de pédagogie, montrer aux gens comment ça marche.»
Pour y voir plus clair dans le paysage des civic tech et en comprendre les enjeux et possibilités,
rendez-vous donc avec Clément Mabi le jeudi 14 septembre 2017 à 18h,
dans la salle des séminaires de la Maison des Sciences de l’Homme de Dijon.
¹ Face aux difficultés de traduction que suscitent le concept empowerment, notons qu’il peut être entendu suivant des acceptions très diverses : “pouvoir d’agir” ou “capacité d’agir” (Le Bossé), “appropriation du pouvoir” (Rondeau), “acteur de soi” (Ferrand-Bechman). Citons également “capacitation” ou encore “empouvoir”.
² Soutenus par le Conseil Régional de Bourgogne, ces événements s’inscrivent dans le projet de recherche “Empowerment 2.0” et réunissent tous les six mois, sur un mode participatif, différents acteurs impliqués dans la transition : chercheurs, élus, entrepreneurs sociaux, ingénieurs, citoyens curieux…
*Les Ateliers de l’Empowerment¹, co-organisés par le Réseau Transition et Synergence, sont un cycle de six ateliers participatifs² (2015-2017) se déroulant à la Maison des Sciences de l’Homme sur le campus universitaire de Dijon.
http://reseau-transition.fr/invitation-atelier-empowerment/